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Une journée à l’école pour Danny

Voici un texte que j’ai découvert sur le blog de « Dyspra…quoi? », il vient du Centre de Réadaptation de l’Estrie et il raconte une journée à l’école pour un petit garçon dyspraxique. C’est un récit à partager à nos amis, notre famille, aux spécialistes, aux enseignants et à toutes les autres personnes qui passent dans nos vies…
DÉFINITION DE LA DYSPRAXIE:
TROUBLE DE L’ACQUISITION DES GESTES COMPLEXES QUI ENTRAÎNE DES DIFFICULTÉS PLUS OU MOINS SÉVÈRES À CONCEVOIR, PLANIFIER ET EXÉCUTER UNE SÉQUENCE DE MOUVEMENTS ORIENTÉS DANS UN BUT PRÉCIS.
Une journée à l’école pour Danny
La cloche sonne. Les élèves entrent dans l’école, se déshabillent à leur casier et vont s’asseoir à leur place en classe, prêts à travailler. Mais où est Danny? Il finit par arriver avec 10 minutes de retard parce qu’il avait de la difficulté avec son manteau. Il est déjà contrarié parce qu’on n’a pas voulu de lui au jeu de « tag ». Il a été rabroué devant les autres : « Tu ne peux pas courir, tu ne fais que pousser et tu nuis au jeu ». Danny doit justifier son retard mais ne trouve pas de raison. Malheureusement, il y a de l’éducation physique aujourd’hui. Danny déteste l’éducation physique. On rit de lui.
Les enfants sont divisés en paires. Ce doit être fait ainsi car personne ne choisirait Danny comme partenaire. Il s’agit d’un simple jeu d’attraper une balle. Danny ne peut évaluer la position de la balle dans l’espace, ni sa vitesse. Il se tient debout, les jambes très écartées, de façon bizarre et manque de tomber avant que la balle lui soit lancée. La langue sortie, il se lèche les lèvres nerveusement en attendant. La balle arrive et il projette son bras largement dans l’espace. Ses bras se croisent quelque part sur sa poitrine, ce qui a eu pour effet d’envoyer la balle à l’extrémité opposée du gymnase. Ni l’enseignant ni son partenaire lanceur ne sont contents.
Danny est content d’ôter ses vêtements d’éducation physique. Il met ses souliers à velcro (il ne peut pas attacher ses lacets) et croyait qu’il serait plus simple de nouer les manches de son gilet autour de sa taille plutôt que d’essayer de le mettre. De retour en classe, il prend son crayon et continue ses problèmes de maths. Il sait combien de poissons à ajouter à la ligne pour totaliser 14 mais ils ressemblent plus à des balles de tennis qu’à des poissons. Sa main lui fait mal car il tient son crayon trop fort. Parfois, il a même un léger tremblement. Son travail a toujours l’air malpropre. Parfois, il se fâche tellement après son travail qu’il le déchire ou barbouille par-dessus pour que personne ne voit ce qu’il a fait. Son nom est à peine lisible, un mélange de lettres majuscules et minuscules – il ne peut tout simplement pas maîtriser la forme des lettres.
Heureusement que c’est l’heure du dîner. Il croit qu’il sera le dernier de la queue. Danny est incapable de rester debout sans bouger et est constamment accusé de bousculer les autres enfants. Une fois, il a déclenché l’alarme de feu en tombant et toute l’école a dû être évacuée. À la fin de l’étape, personne ne voulait s’asseoir à côté de lui. Il ne peut pas manipuler adéquatement un couteau et une fourchette et sa nourriture est éparpillée sur toute la table. Le problème s’est résolu lorsqu’il s’est mis à apporter un lunch emballé: sandwich, croustilles, fruit et un jus en bouteille, ce qui a présenté moins de problèmes.
Son enseignant le croyait paresseux. Le travail écrit n’est jamais complété dans le temps alloué et son temps de concentration ne dépasse pas 10 minutes. Il se promène en classe. Il n’apprécie pas le privilège de prendre les messages, ne s’en souvenant pas. Même s’il donne des bonnes réponses en classe, son habileté est toujours mesurée à l’écrit. Il ne peut organiser son travail adéquatement. Sa calligraphie est illisible pour les autres. La meilleure partie de la journée est la dernière période de l’après-midi, un temps de lecture individuelle. Les habiletés cognitives de Danny le situent 2 ans de plus que son âge chronologique, mais malgré cela, il est incapable de réussir. Lorsqu’il lit, son ton est monocorde et plat. Son timbre de voix varie d’une ligne à l’autre et les mots sont prononcés à différentes vitesses.
Les crises de colère sont de plus en plus fréquentes et il se fâche même pour des étiquettes dans le dos de ses vêtements. Ses parents s’inquiètent du fait qu’il n’a pas d’amis et qu’il passe la majorité de son temps à la maison et qu’il refuse de participer à des jeux d’emboîtements tels que les Legos ou Megablocs. Il préfère rester seul dans sa chambre à lire ou à jouer à l’ordinateur. Son sommeil est irrégulier et la routine du coucher n’est pas encore établie. Il se réveille souvent la nuit et se plaint de faire des cauchemars…
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La première fois que j’ai lu ce texte, j’ai beaucoup pleuré… À chaque fois, je trouve cela tellement triste et criant d’authenticité. J’ai peur pour l’avenir et le parcours scolaire de ma Fillette. En même temps, je sais que c’est en partageant ce genre de texte que l’ignorance fait place à la tolérance et que c’est avec ce genre d’action qu’on fait avancer les choses. Merci Tigrou!

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