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Démence

Ce mot me fait peur. Il est laid, trop proche de démon, et plusieurs images affreuses me viennent en tête quand je le lis. Il me fait penser à tout ce que j’essaie d’éloigner le plus possible de mon fragile équilibre: folie, déséquilibre, excès, pulsion, etc…
Plus jeune, je préférais de loin utiliser le mot zinzin! Je ne sais plus d’où il me vient, mais quand ma grand-maman paternelle a commencé à avoir de drôles de comportements, des oublies et certains manques (inhibition, jugement, etc..) je disais tout simplement qu’elle était un peu zinzin
Une autre façon de détourner la réalité avec un peu d’humour et de légèreté. Mais aujourd’hui, je n’ai pas le goût de rire. Je suis plutôt fâchée et triste à la fois. Mon coeur et ma raison s’emballent, comme si un des deux pouvait gagner à la loto des sentiments alors que je suis en pleine tempête intérieure.
J’ai le goût de crier, de pleurer, de sacrer… Mais rien ne sort. Je me suis permise un calvaire en gros caractère et c’est tout. Il faut dire que je n’ai pas eu beaucoup le temps de penser, de relativer et de faire le point. Pourtant, je me doutais bien que quelque chose n’allait pas.
Suite à une visite à la clinique de la mémoire, mon papa a consulté un neurologue et fait quelques tests dont un IRM et un EEG et aujourd’hui, le diagnostic est tombé: démence vasculaire.
Pas de traitement, pas de pilule miracle, pas de pronostic, pas de plan de match. Niet. Nada. Noting. Rien. Sauf de la rééducation en centre de réadaptation avec une orthophoniste et une ergothérapeute et un suivi régulier pour voir l’évolution de la maladie.
Orthophoniste? Ergothérapeute? Centre de réadaptation? Non mais, c’est quoi le problème? Pourquoi en plus de mon fils et de ma fille, mon papa aussi!!! Pourquoi nous encore? Qu’est-ce que je dois comprendre? Au delà de mes sentiments de culpabilité et d’impuissance face à mes propres enfants et leurs extras, là, je me sens dépassée par ce qui arrive à mon papa et j’ai peur. Peur de ce qui s’en vient, peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être capable de concilier tout ça. Peur de ne pas être capable de vivre tout ça.
À force de fréquenter les orthophonistes, les ergothérapeutes
et les centres de réadaptation, c’est moi qui va virer zinzin…

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